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lundi 23 décembre 2013

Le Blini à la cosaque


Impossible d'attaquer le terrain le matin, sans un bon petit déjeuner! C'est ainsi que chaque matin, j'ai pour habitude de me préparer des blini! Des blini? Oui, MAIS à la cosaque (ou plutôt à la bashkir)! 


L'origine des blini chez les cosaques

Beaucoup attribuent la recette du blini cosaque à la culture russe à proprement parlée. Traditionnellement, les blini russes sont faits avec une pâte au levain qui se laisse gonfler quelques heures avant d'être diluée avec du lait bouillant pour délayer la pâte. Ensuite, on les cuisait autrefois au four. L'usage de la poêle s'étant démocratisé, on les cuit presque toujours maintenant de la sorte!

En russe, Блин = Blin, au pluriel блины = bliny (le S à la fin pour signifier le pluriel est une occidentalisation du terme...)

Le mot blin trouverait son origine de l'ancien slavon "mlin", qui signifie « moudre » (cependant, le terme de blini existait aussi chez les scandinaves pour désigner les crêpes. Et on sait maintenant que ces peuplades du Nord sont à l'origine de la Russie, pensons aux Rus notamment...).

Identifié au soleil de par leurs formes et leurs couleurs dorés par les peuplades païennes slaves, les blinis avaient alors une signification rituelle à l'ère pré-chrétienne. Ils étaient traditionnellement cuits à la fin de l'hiver pour honorer la renaissance du soleil le 21 décembre (la semaine des crêpes, Maslenitsa). Cette tradition fut adoptée par l'Église orthodoxe pour faciliter l'assimilation des païens et reste célébrée de nos jours. Les blinis furent aussi servis aux veillées funèbres pour commémorer les morts.

D'un autre coté, on a la crêpe tatare/bashkir traditionnelle, le Qistibi de laquelle se rapproche le blini cosaque. En effet, plus d'uns furent étonnés de ma recette, habitués à la recette russe ou norvégienne habituelle à base d’œufs, de levure et de crème fraiche. Pourtant, à l'origine, pas de poules dans les champs sauvages, ou dans la steppe. Il n'y avait donc pas d’œufs (bien que les Bashkirs aient pour coutume d'aller chercher les œufs d'oies sauvages!). Et il n'y avait pas non plus de levure pour faire monter les blinis.Par contre, on avait du lait à foison!

Qıstıbí = crêpe en tatar/bashkir

Il se pourrait donc la l'origine du Blini chez les cosaques soit davantage tatare/bashkirs, que russe!

Le Blini cosaque: simple, pragmatique, efficace! Cosaque quoi...

La recette du blini cosaque est des plus simples :

-de la farine (souvent de sarrasin ou blanche)
-du lait chaud (à l'origine du lait de chameau, de jument, de chèvre ou de brebis)
-de la graisse
-un peu de sel

C'est pour ça qu'on l'appelle aussi le blini du pauvre (Ceci dit, je m'en contente bien sur le terrain!).

 La pâte doit être assez épaisse pour donner des blini de 3 à 5mm d'épaisseur.


L'astuce est de bien diluer la farine avec le lait chaud pour obtenir une pâte homogène et épaisse. On y mélange une petite pointe de graisse fondue pour le goût et empêcher que ça colle à la poêle...

 Rien de tel qu'une bonne platée de Blini pour commencer la journée!

Je les consomme toujours avec du miel. Le miel est un aliment de base très présent dans "ma cuisine", qui tient ses origines tant des cosaques, que des Bashkirs.
Notez que le miel est abondant dans la cuisine bashkir, en raison de la forte présence d'abeilles dans les steppes et forêts environnantes qui ont permis le développement de l'apiculture, un savoir classé "savoir ancestrales" en Russie. Le miel bashkir est de notoriété internationale!

UN FILM SUR LE MIEL EN BACHKIRIE

Cette recette fut au fur et à mesure sous l'influence russe et mais avec la facilité de se procurer tel ou tel produit par le blinis classique russe (ou norvégien!) selon la recette habituelle!

dimanche 1 décembre 2013

Abri de survie : l'appentis simple à la cosaque

Dans la série des abris de fortune utilisés dans la culture cosaque "vie sauvage", je vous présente aujourd'hui l’appentis simple à la cosaque.


Bivouac sous appentis simple pour les Cosaques du Don. Tableau de P.Kovalevsky 1890.

Il se compose de 3 éléments :

-un Y
-deux perches de grandes longueurs
-du remplissage (foins et fourrage, feuilles, mousses, branchage etc...)

Temps de construction : 1H00 environ pour 3 personnes.

Avantages : Rapide à construire.. Autoportant. Côtés ouverts pour la surveillance. Rapide à démonter. Peut être très discret en milieu forestier.

Inconvénients : En plaine, nécessite du bois (le Y et les perches). Coté ouvert avec possible prise au vent. Retient peu la chaleur.

Originellement, cet abri de fortune était monté dans les plaines et la steppe pour permettre aux cosaques de se mettre à l'abri des pluies tout en pouvant surveiller les alentours, les chevaux voir le bétail. Très facile à construire et surtout autoportant, il était donc idéal pour les zones "plates", c'est à dire sans arbres permettant de bâtir une cabane. La structure repose sur un Y, sur lequel on mettra deux longues perches pour faire une pente. Sur cette pente, on ajoutera des branchages pour permettre de recevoir le remplissage (la garniture assurant l'étanchéité). Autrefois, à défaut de branchages et de bois, on tirait une corde en filet autour des perches et on positionnait dessus du fourrage, voire des herbes longues des plaines pour confectionner le toit. Petite astuce, en tapant dans le mât porteur, l'abri s'affaisse aussitôt et passe en basse visibilité en cas d'urgence...


L'appentis cosaque en forêt : idéal dans les grands espaces lorsqu'on ne peut utiliser les arbres en support


En prenant le temps de le parfaire, on peut obtenir une basse visibilité



mercredi 30 octobre 2013

Modernisation du Kinjal

 Bonjour à toutes et à tous!

Aujourd'hui, réception du prototype d'un Kinjal modernisé selon ma conception. 

En voici la revue détaillée :


[Revue matériel] Kinjal modernisé©

Concept et plan : Jonathan Czodor Ichmoukametoff (Tous droits réservés)
Réalisation : Masuyo



Le Postulat de départ

Je ne reviendrai pas sur l'histoire du Kinjal (présentée dans un précédent article) ni sur ses spécificités. Rappelons cependant que le Kinjal est pour un cosaque, un élément important culturel jouant plusieurs rôles :

-symbole de rang cosaque
-arme de combat rapproché redoutable
-outil à tout faire

Cependant, les anciens Kinjal damassés et finement ouvragés bien que d'une très grande qualité (mais quasiment introuvable sur le marché, ou alors à prix exorbitant) ne sont plus vraiment adaptées de nos jours à la vie sur le terrain en raisons de particularités dépassées dans le design ou la fabrication. Citons notamment les parties ouvragées en niellé qui sont certes magnifiques, mais fragiles pour vivre dans la dureté sur le terrain, et qui sont aussi très voyantes, ou bien encore la pointe "perce maille" qui servaient à percer les cottes de maille d'autrefois...
Ainsi, entre traditions et modernité, m'est venue l'idée de développer un Kinjal reprenant les fondamentaux même du kinjal traditionnel tout en faisant usage de matériaux modernes et en s'affranchissant des contraintes nécessaires du terrain :

-un style épurée (pas trop de pièces) mais proche des origines dans la forme
-des matériaux résistants et de qualité et bon marcher
-un couteau pouvant jouer les rôles pragmatiques du kinjal pour un cosaque (y compris l'aspect combat...)

L'idée est par la suite si le prototype  est validé, d'équiper une section de 10 cosaques avec ce même type de Kinjal modernisé!

Aussi à partir de ces détails, et d'un plan soigneusement réalisé (dimension, détails techniques etc...), je me suis mis à la recherche d'un forgeron coutelier. C'est après une petite année de prospection, que je me suis arrêté sur un coutelier amateur, mais dont le profil et la qualité de travail étaient intéressant, en la personne de "Masuyo".  Prise de contact rapide.. Délais de travail très court (il ne disposait que d'un mois pour réaliser le projet).


Caractéristiques techniques du Kinjal version modernisée 


La LAME


-Acier XC75 (4mm en soie) / Stock removal. L'acier XC75 est composé principalement de fer et de carbone (0,75%). C'est un métal qui s'oxyde (d'où un entretien régulier de rigueur à base d'huile pour limiter les risques de corrosion) mais qui offre une bonne prise de la trempe. De plus, cet acier est facile à affûter notamment pour avoir ce qu'on appelle un affutage rasoir et tient bien la coupe tout en résistant correctement à la flexion ce qui en fait un choix de prédilection en coutellerie.
-Trempe intégrale avec un revenu poussé (pour garantir une bonne résilience de la lame (Dureté de 58 HRC).
-Emouture convexe

-Petit plus : Masuyo a proposé de mettre sur la lame une petite gravure "Ivan" en cyrillique.

Note : la pointe "perce maille" habituellement présente sur les kinjals traditionnels caucasiens a été remplacée par une pointe plus arrondie.


La POIGNÉE 



-Montage en plate semelle
-Plaquette en stamina wood noir et intercalaire micarta vert (épaisseur totale 25mm plate semelle compris)
-2 rivets mosaïc-pin en laiton pour la fixation (les plaquettes sont également collées)


Note : On a gardé dans la forme un aspect très traditionnel, reconnaissable au premier coup d’œil.

L'ÉTUI

-Etui en Kydex (avec brin noir de paracorde en sus pour fixation au sac, ou en ceinture par exemple)
-11 Œillets

Note : Grosse innovation. On met de coté le fourreau traditionnel en cuir et ses montures et partie ouvragée pour aller vers quelques choses de plus léger, plus rustique, moins lourd. 

DIMENSION et POIDS  (à venir)

-Kinjal dans son étui : cm
-Kinjal au clair : cm
-Taille de la lame
-Poids du Kinjal
-Taille de l'étui
-Poids de l'étui

TESTS TERRAIN : y'a que ça de vrai!

Rien de tel que 8 jours de terrain en forêt pour tester mon" jouet".

-Points positifs : léger, très tranchant, facile à affûter, maniable même par temps humide, très bon équilibrage au lancer...et j'en passe!
-2 points négatifs : la lame rouille vite. Il est impossible de bâtonner avec un double tranchant.

Résultat, j'en suis pleinement satisfait, et j'ai déjà vu quelques points à améliorer pour atteindre "la perfection:


-Réduire les plaquettes de la poignée d'1mm de chaque côté (gain de poids et de volume)
-Aplatir l'émouture au départ de la poignée sur 10cm (permettre de bâtonner, pousser du pouce etc...) sans pour autant perdre en bout de lame le double tranchant (combat...)
-Améliorer l'étui kydex dans la qualité de thermoformage.
-Dans le bout de l'étui (à la manière des anciens fourreaux de kinjal), ajouter une pièce métal plate parfaitement collé (avec rivets) pouvant ainsi servir de pelle pour creuser.
-Suggestions facultatives supplémentaires : ajouter un logement pour firesteel? Ou une toute petite pierre à affûter en diamant?


Textes, photographies et concept : Jonathan Czodor Ichmoukametoff. Tous droits réservés. 




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